Louvois, le logiciel de paie de l’armée est un désastre financier et humain ; le dossier médical partagé (DMP) fait l’objet d’un énième plan de relance ; les villes intelligentes(…) L’Etat reste en retard, alors que start-up et grandes entreprises investissent (…) A condition de casser les résistances et d’engager de véritables collaborations public/privé (…) Les chantiers numériques à tous les niveaux du secteur public ne manquent pas et sont généreusement dotés en budgets. Le seul ministère de la Justice investira 530 millions d’euros pour sa numérisation sur le quinquennat. Mais l’argent ne suffit pas (…) Mais si les autres acteurs du parcours de soins ne se mobilisent pas également à côté de l’assurance-maladie, le DMP restera une coquille vide (…) Dans le domaine de la smart city, Dijon se démarque. Un exemple à suivre et à dupliquer. Au départ, une vaste expérimentation de co-construction (…) A l’arrivée, l’objectif de dessiner le premier territoire français 100 % numérique, grâce (…) Pour réussir leur transition numérique, les pouvoirs publics doivent dépasser leurs appréhensions de captation de compétences par le privé, sans rien céder à (…) Et les entreprises doivent faire preuve d’humilité, s’inscrire dans une approche de co-construction et mettre en avant une plus-value technique et d’innovation, qui valorise (…) Pire, il est fréquent que les opérateurs publics préfèrent opter pour des solutions autres que françaises. C’est le syndrome du « NIH » (« not invented here »). La Mairie de Paris ou la SNCF ont choisi un prestataire américain pour la sauvegarde de leurs données dans le cloud (…) les collectivités locales laissent fréquemment leurs Régies de l’eau favoriser des entreprises étrangères pour leur numérisation, au détriment des industriels nationaux, tels que Suez, Veolia ou Saur qui sont pourtant (…) L’enjeu de la transition numérique de l’Etat et des services publics constitue une formidable opportunité pour les entreprises françaises, et pas seulement pour (…) Initiée très en amont, ce mode de travail collaboratif doit intégrer, plus systématiquement, une phase d’expérimentation, donc de droit à l’erreur. Cette voie devrait être mieux explorée pour ancrer les services publics dans l’ère numérique, avec, pourquoi pas, une nouvelle ambition d’y intégrer pleinement l’expérience citoyenne sur le modèle de l’expérience client ?