Il aura fallu 214 ans pour qu’un projet de loi fasse trembler les sacro-saints piliers du Code civil qui définissent l’entreprise et son rapport avec les actionnaires, en renforçant statutairement la prise en considération des enjeux sociaux et environnementaux : c’est le projet Pacte, voté par l’Assemblée nationale et (…) Happé par le tourbillon du temps court, de la performance financière et de la croissance à tout crin, le couple actionnaire-dirigeant a souvent réduit la « personne morale » à une machine sans vie et sans envie. Ce duo a même parfois malmené (…) Dans le projet de loi Pacte, la notion d’intérêt social devient inhérente à toutes les entreprises. Il ouvre aussi la voie de l’entreprise à mission, pour celles dont les actionnaires (…) Si nombre d’entreprises en création apparaîtront aisément « mission native », sur le modèle (…) Trois recommandations pour celles qui souhaitent devenir des entreprises à mission. Premièrement, planter les graines de l’intérêt social dans un terreau fertile, en s’appuyant sur (…) Deuxièmement, se fixer comme objectif de réconcilier (…) : des employés plus épanouis, des clients plus fidèles, des fournisseurs (…) et des actionnaires plus patients. Troisièmement, démarrer rapidement pour élaborer, en mode participatif, la raison d’être de l’entreprise et (…) Et gare au spectre du « mission washing » ! Il devrait faire renoncer les actionnaires et dirigeants dont les choix manqueraient profondément de sincérité. Selon la théorie de Strauss et How, un cycle de 80 ans se reproduit depuis 500 ans, autour de quatre phases : le « Haut » (…) ; l’« Eveil » (…) ; l’« Effilochage » durant lequel s’installe une perte de valeurs (1985-2005) ; la « Crise » qui remet en question (…). La priorité des entreprises doit être aujourd’hui d’anticiper le prochain « Haut », celui du retour de valeurs humanistes au coeur de notre activité économique. Se transformer en une entreprise à mission (…) repose sur une condition incontournable : (…) et motivée des salariés.